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OUALID BOUDRAR

LA TIMIDITE DU FLEUVE

A l’heure où le monde est sur pause, j’observe que le paysage depuis ma fenêtre ne cesse de se transformer. Telle une œuvre d’art en phase de conception, le fleuve produit de nouvelles formes, de nouvelles couleurs et de nouvelles ombres. Seulement voilà, je n’ai pour le moment encore jamais réussi à apercevoir son mouvement. Lorsque je l’observe, il reste totalement figé alors que dès que je me détourne, il change invariablement d’allure.
Je me demande alors pourquoi ce processus sans fin ne veut pas communiquer avec moi? Y a-t-il un moment précis dans la journée où il est un peu plus bavard? Pour mieux comprendre cela, je me suis programmé un petit rendez-vous quotidien avec le fleuve. Mon appareil photo est fixé devant ma fenêtre, prêt à capturer la mobilité du fleuve.

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OUALID BOUDRAR: Pro Gallery

LE VIDE AUTOUR DE L'IMMOBILITE

Immobile.
Vide radical
Quelques pas
Puis un calme pesant.
La ville se repose
Moins de prose
Métamorphose immobile
Overdose de bruit
Overdose de silence
Calme
Immobile.
Le monde sur pause
Immobile.

OUALID BOUDRAR: Texte

SOUVENIR

Suite à l’annonce du président de la République, nous sommes des millions de français à nous être exilés bien loin du climat cataclysmique parisien. J’ai décidé de passer mes semaines de confinement dans une maison secondaire où j’ai l’habitude de me rendre. Située sur une colline de Champtoceaux, le long de la vallée de la Loire, la maison surplombe un paysage bucolique et offre une vue exceptionnelle sur le fleuve.
Ces cartes postales des années cinquante me rappellent des beaux souvenirs. J’avais pour habitude de les prendre avec moi lors de mes balades le long des rives pour essayer de reconnaître les maisons, les arbres et les passages du fleuve...
Par une belle journée d’été, j’ai longé l’immense vallée de la Loire à vélo. Le fleuve semblait entraîner avec lui dans son cours intense des personnes à bord d’un kayak. Une lumière tranquille et puissante baigne ce paysage de bord de Loire, ainsi que les campagnards aux alentours. Le fleuve s’anime alors, chaque nuage à son ombre qui court; chaque ombre à son nuage qui plane. Le gazouillement des oiseaux habite le fleuve, un troupeau de mouton porte ses pas. Par moments, la Loire domine la terre et par d’autres, c’est la terre qui s’élève au-dessus.

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