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SOFIA SERHIYENIA RUBINSTEIN

DIALOGUES URBAINS

Le confinement m’a permis de voir. Cela a influencé considérablement ma manière de penser le projet. J’ai vu des couleurs, des fenêtres, un trottoir. Le quartier dans lequel je vis depuis 9 ans ne m’a jamais paru comme tel. Penser la limite des choses. Voilà ce qui a dirigé mon travail vers les éléments qui n’en n’ont pas : le ciel, l’eau, l’imagination. J’ai décidé de prendre en photo ces choses qui pouvaient avoir un second visage et avec lesquelles je pourrai faire communiquer ces éléments par le biais du logiciel Photoshop. Le fait de ne pas connaître parfaitement cet outil m’a permis de me restreindre dans la transformation des images, de garder l’essentiel et de pas me disperser.
Tout d’abord, je supprime complètement le ciel pour le remplacer par des reflets d’eau. Puis j’ai voulu faire communiquer des horizontales entre différentes photos, tout en les reliant par l’eau. J’avais ce moyen de faire apparaître de nouveaux horizons ou alors, de supprimer le sol en contrebas d’une photographie pour mettre à la place un fleuve. La perception globale est alors changée. Il n’y a aucune présence d’humain. L'intérêt était de donner paroles aux éléments de la ville. Seule ma sœur figure sur la photo noir et blanc. Sa présence participe à la communication des images.
Ces bâtiments, ces rues et ces paysages sont choisis comme des élus. Les rapprocher permet de les faire communiquer, de donner un nouveau sens à ce qu’on voit.

SOFIA SERHIYENIA RUBINSTEIN: TeamMember
SOFIA SERHIYENIA RUBINSTEIN: Galerie

SOUVENIR

C’était près de Mauriac, dans le Cantal que je me suis aperçue que l’eau était magnifique.


J’avais presque 10 ans, ma famille avait décidé de prendre des vacances d’été non pas à la mer comme c’est souvent le cas mais à la montagne. Ce sont des vacances totalement différentes et étant jeune j’étais vraiment triste de ne pas pouvoir profiter du beau temps de l’été à la mer.


Étant déjà de mauvaise humeur, je voyais le mal partout, je critiquais mes vacances et celles de ma famille. Mon père et ma mère semblaient indifférents et mon frère vaquait à ses occupations. Ce manque de réactions de leur part me faisait peur car j’avais de plus en plus l’impression que j’allais devoir accepter la situation. Arrivée en fin d'après-midi après un long voyage depuis Paris, nous nous sommes décidés à aller nous promener dans cette nature encore inconnue. A travers les bois, je frappais les branches aussi fort que je le pouvais, imitant un aventurier dans l'épaisse Jungle d’Asie. Sou-dain un bruit m’interpela. J’avais du mal à savoir de quel côté il parvenait. Mon frère et mes parents m’appelèrent et je découvris enfin la provenance de ce son. Une rivière, cachée, presque timide, ruis-selant doucement vers la lumière qui perçait depuis la cime des arbres. La nature autour d’elle sem-blait la protéger. Le soleil la rendait moins transparente, faisait apparaître des paillettes de lumière à sa surface. Voir cette eau magnifique me rendit joyeuse et je ne savais pas encore pourquoi.


Je crois aujourd’hui que pour moi les vacances et le repos sont synonymes non pas de la mer mais de l’eau. Elle a le pouvoir de captiver notre attention et inconsciemment c’est ce qu’il s’est produit lorsque j’ai aperçu la rivière ce jour-là. Il ne s’agit finalement pas d’une question de quantité mais de présence visuelle, olfactive et sonore. C’est une expérience en soi.

SOFIA SERHIYENIA RUBINSTEIN: Texte
sofia_chambre_confinée_1.JPG
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